Dix-sept ans ! Ah ! Le joli mois de mai ! Charleville dort. C'est à Paris qu'il faut aller.
La Grand'ville a le pavé chaud * L'imagination s'embrase Et mille blessures Et mille tristesses Et mille regrets Ne sont plus que cendre. La liberté fleurit Et mille éclats de soleil Et mille baisers d'étoiles Et mille rêves parfumés Et mille rimes de printemps T'illuminent ô miraculeuse Cité au cœur gelé. Vieux monde avachi Te voilà bien secoué dans tes oripeaux ! Hommes anciens Vos vies muettes s'affaissent dans leur ornière ! Vive la rage ! Et la déraison ! Adieu, adieu ! C'est le départ enfin ! Claquent nos drapeaux au ciel d'écume ! La mer danse sous nos pieds. Nous sommes le jour. Nous sommes la nuit. Nous sommes le cri. Nous sommes le désir Quand ils sont l'ennui gémissant au crépuscule. Paris, 12 mai 1968 * Le titre est un vers de Chant de guerre parisien d'Arthur Rimbaud |
Nous cherchions la Liberté.
Nous en rêvions.
Depuis, j'ai cessé de rêver pour être.
La liberté. Pas forcément l'égalité. Par lucidité, sans doute. Beaucoup croyaient en l'évidente bonté naturelle de l'homme. Quelques étudiants parlaient à quelques ouvriers. Les syndicats leur ont vite bouché les oreilles en nous gueulant dessus.
Mes amis du moment, de circonstance en quelque sorte, étaient trotskystes (tristes et bavards), maoïstes (, spontex (fantasques et marrants),
Et il y avait les canars, bien sûr. Dans toute leur diversité, leur fantaisie, leur science de l'improvisation, leur imagination.
Et plus encore les anares...
La fraternité. Facile, nous étions entre nous.
Que sont mes amis devenus ?
Bourgeois installés, artistes à dossiers, chefs comptables, politocards, intellos à la mode, fonctionnaires, dysfonctionnaires, lâches accomplis, parasites, journalistes lobotomies
Beaucoup ont courbé l'échine. Domestiqués, ils sont devenus ce qu'ils combattaient. Ils ont bien réussi.
mise à jour en cours
Nous en rêvions.
Depuis, j'ai cessé de rêver pour être.
La liberté. Pas forcément l'égalité. Par lucidité, sans doute. Beaucoup croyaient en l'évidente bonté naturelle de l'homme. Quelques étudiants parlaient à quelques ouvriers. Les syndicats leur ont vite bouché les oreilles en nous gueulant dessus.
Mes amis du moment, de circonstance en quelque sorte, étaient trotskystes (tristes et bavards), maoïstes (, spontex (fantasques et marrants),
Et il y avait les canars, bien sûr. Dans toute leur diversité, leur fantaisie, leur science de l'improvisation, leur imagination.
Et plus encore les anares...
La fraternité. Facile, nous étions entre nous.
Que sont mes amis devenus ?
Bourgeois installés, artistes à dossiers, chefs comptables, politocards, intellos à la mode, fonctionnaires, dysfonctionnaires, lâches accomplis, parasites, journalistes lobotomies
Beaucoup ont courbé l'échine. Domestiqués, ils sont devenus ce qu'ils combattaient. Ils ont bien réussi.
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